A voir et à savoir

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Dans les textes historiques, l’église Saint-Martin de Guichen est mentionnée dès 1122. A cette époque, elle aurait été située dans le village de Saint-Marc. L’église actuelle aurait été construite vers 1610. Cependant, le désaxement prononcé du chœur, le type de fenêtre au sud et la présence, encore en 1811, de deux clochers, nous rappelle une histoire plus ancienne. Une certitude : dès l’époque romane, elle dominait le coteau, s’inclinant vers la Vilaine. Seule une petite cloche, bien visible dans le lanternon, évoque son lointain passé : elle porte la date de 1462.

L’église ne semble pas avoir souffert pendant la Révolution, mais des travaux deviennent nécessaires en 1816 (mur de l’enceinte), en 1818 (tabernacle) et en 1826 (les portes). En 1825, une nouvelle cloche est installée.

Puis, de 1837 à 1843, une nouvelle série de travaux est entreprise :

  • Un nouveau clocher, une travée supplémentaire et le collatéral nord (architecte : Loivet, Rennes).
  • Puis, en 1843, le chœur est reconstruit par Langlois.
  • La tour, située au milieu du bas coté Nord, est reconstruite par Loivet en 1888 au bas de la nef.

Cependant, quelques éléments médiévaux subsistent : les murs Est et Nord présentent un appareillage rencontré sur les bâtiments romans au tout début du XIIIe siècle dans cette partie de l’Ille-et-Vilaine.

 

Éléments remarquables :

  • la perfection de la tour avec ses pierres polychromes et la façon dont, à l’intérieur, le plein cintre s’impose, systématisant les arcades du XVIIe et VIIIe.
  • Le mobilier principal très intégré à l’architecture. Il fut probablement aussi dessiné par Loivet.
    • le baptistère, très typé (vers 1837)
    • le baldaquin de 8,5 m (1843)
    • sur les autels latéraux : le cadre et les statues
    • la table de communion (1843)
    • le chemin de croix (vers 1850)
    • les boiseries du chœur et des confessionnaux
    • la bannière et son armoire (début du XIXe)
    • les statues de bois originales, Saint-Martin et Saint-Yves, patrons de la paroisse
    • les deux reliquaires à l’italienne
    • le tableau de Saint-Nicolas de 1848 signé Zéphirine Noël : Il n’est pas si fréquent de trouver une femme peintre d’église.
  • Le mobilier postérieur à 1850 est encore plus considérable :
    • une des chaires les plus spectaculaires de l’atelier Hérault (néo-renaissance, 1857),
    • les stalles et boiseries de l’entrée du chœur avec statues de pierre (Sainte-Anne et le Sacré Cœur) de l’atelier JM. Valentin,
    • un orgue élégant acheté à Toussaints de Rennes en 1864
    • les statues de Saint-Antoine et Saint-Jean (plâtre, 1898)
    • les vitraux de Rault (1911)
    • les deux autels de Notre Dame des Bons Secours et des morts de la guerre (1915 et 1922).
  • Sous l’autel face au peuple, vous pourrez reconnaître les colonnes de l’autel de la chapelle du séminaire de Chateaugiron, arrivées en 1968.

 

En images

Quelques dates

  • 1925 : L’horloge du clocher est déplacée à la Mairie, après restauration
  • 1928 : Une nouvelle horloge est installée, les travaux de zingueries et couvertures liés à l’horloge sont réalisés
  • 1950 à 1952 : La couverture et la zinguerie sont refaites sur toute l’église
  • 1978 : La mise en plomb est refaite, les vitraux de la façade ouest, des travées nord et sud des collatéraux sont remplacés et un paratonnerre est installé au clocher
  • 1983 : Installation du chauffage
  • 1994 : Installation électrique des cloches
  • 1996 : L’orge est déplacé dans la tribune, sous le clocher
  • 2002 : Les fixations de la cloche se brisent et la cloche s’encastre dans la charpente du beffroi et le plancher.
  • 2018 : Réfection de la toiture

 

L’église au XXe siècle

Pendant la guerre 14-18

Lors de la mobilisation pour la guerre 14-18, les soldats allèrent se confesser et communier en masse. Entre le début de la guerre et décembre 1914, on estime que 6700 communions ont eu lieues.
Mais pendant la guerre il y eu une baisse de la moralité publique : la paroisse a diminué de 300 personnes.
Pendant l’occupation, les Allemands montaient dans le clocher (le pigeonnier) pour voir loin aux alentours.
Lors de la Libération, les gens (qui ne faisaient pas partie de l’église) allaient sonner les cloches de la victoire (le tocsin).

Histoire du coq de Guichen

Commencés en 1938, les travaux de transformation de l’église de Guichen par l’architecte Loivet, avaient duré huit ans. On avait refait le bas coté nord et supprimé les 2 clochers qu’elle possédait pour les remplacer par l’actuelle tour carrée, flanquée de deux nouvelles chapelles. Depuis lors, l’édifice n’avait bénéficié d’aucune réparation. C’est pourquoi, après la première guerre, les travaux devenaient urgents ! La toiture du clocher, notamment, montrait des signes inquiétants de faiblesse. Or, l’estimation des travaux à entreprendre se montait à la somme considérable de 10 000 francs. Le recteur, l’abbé Lemoine, augmenta donc le prix de location des chaises dans l’église. Puis, il fit appel à la générosité de ses paroissiens et parvint ainsi à réunir 9180 francs. Et c’est pour obtenir les dernières centaines de francs que son imagination se montra plus fertile ! Il eut l’idée d’exhiber de villages en villages, contre rémunération, le coq du clocher, comme bête curieuse ! Et il recueillit ainsi  541 francs supplémentaires !

Autres anecdotes

Dans les années 38-39, un ancien de la commune se souvient que, lors de la messe, le bedeau avait un panier rempli de brioches qu’il distribuait contre une petite pièce.

Dans les années 50, le Père Lemoine avait vendu toute sa bibliothèque afin de payer les travaux de rénovation des piliers (en meule à grains).

C’est une des rares églises qui fait plus de 500 m de long (cf. les 2 plaques sur l’extérieur de l’église) !

 

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